Psychothérapie maison

4 de mayo de 2020

Je ne sais pas si ça vous arrive à vous aussi mais, au bout de six semaines de confinement et de surexposition aux médias et aux réseaux sociaux, je commence à devenir sacrément agressive. Quand beaucoup de gens donneraient un bras pour sortir faire leur running, moi, je donnerais une jambe pour avoir une prise de bec sanglante avec une inconnue au Corte Inglés. Privés de notre psychiatre de chevet et au bord de l’explosion nucléaire, mon mari et moi essayons de sauver notre couple grâce à une solution de rechange assez efficace que je vous recommande chaleureusement: le Getty Museum challenge, mis à niveau en version Disputes Conjugales Covid19.

Sans une seule remarque désagréable, sans un cri et sans claquements de porte rageurs, je vous invite à exprimer, vous aussi, tous vos griefs et vos rancœurs. Sans scrupule, sans pudeur, sans pitié, juste pour l’amour… de l’Art.

Scène I. Lui: «C’est toujours moi qui porte le chapeau«.
On dit que ce sont  les femmes qui ont le plus tendance à être passives-agressives, mais c’est faux, archi-faux! Jugez plutôt du premier message-tableau de mon mari: «Tout est toujours de ma faute! Ça ne peut plus Dürer!«. (Il est vraiment sibyllin, ce mec, mais je sais très bien lire…)

Scène II. Moi: Je boude dans la chambre.
Le regard perdu vers l’infini, c’est ma grande spécialité. Je suis myope comme une taupe et, donc, sans mes lunettes, je pourrais soutenir l’interrogatoire d’un crack du FBI sans sourciller. J’imagine ça très bien:
Le flic: – Où étiez-vous le dimanche 8 mars?
Moi: – Mmmmm… À vous de savoir où VOUS vous étiez!
(Observez ici que je profite de la photo pour démontrer qu’à mon âge, j’ai encore de beaux restes.)

Scène III. Lui: C’est qui l’homme de la maison ici?
Les mecs comme le mien, soi-disant féministes, progressistes, égalitaires et tout le baratin, croyez-moi, ce ne sont que de gros hypocrites. Dans le fond, ce sont des bonshommes comme les autres, indécrottables et irrécupérables.  La preuve: dans la vraie vie, je mesure 14 centimètres de plus que lui et regardez -moi ici! J’ai l’air d’un champignon de Paris! Croyez-moi, les filles: chassez l’hétéropatriarcat, il revient au galop
(En plus, je suis affreuse et mal coiffée sur cette photo mais il a voulu choisir précisément celle-là parce que LUI se trouvait bien. Je trouve ça pas galant du tout.)

Scène IV. Moi: Je boude dans MA cuisine.
D’accord, mon homme cuisine beaucoup mieux que moi, mais je suis quand même parfaitement capable de me débrouiller toute seule. De toute façon, je vais me mettre au régime à partir du 1er mai pour perdre les 6 kilos en trop que j’ai pris en me bourrant de chocolat Lindt (c’est pas de la pub, c’est le stress), alors, avec trois yaourts par jour, c’est bon merci. (Je mets de la confiture de fraises dedans, mais elle est allégée, donc ça ne compte pas.)

Scène V. Moi: Si tu me quittes, je te tue.
Un dénouement traditionnel, je sais, mais terriblement convainquant. Les classiques, il n’y a que ça de vrai. La preuve: depuis ce dernier cliché, nous filons le parfait amour.

P.S. 1: Rassurez-vous: aucun être humain n’a été maltraité pour réaliser ce post.
P.S. 2: Aujourd’hui, pas de vidéos, pour me faire pardonner les dernières qui étaient super longues.

(Visited 53 times, 1 visits today)
Autor / Autora
Etiquetas
Comentarios
Delphine4 de mayo de 2020 a las 09:25

Ouahhhh! Quel talent ces répliques d’oeuvres d’art! De vraies oeuvre d’art à exposer à la UOC;-) !! Bravo Isabelle et Monsieur!! Et pour le post aussi !

Responder
Deja un comentario