Le franc, franchement… (Chapitre 1)

11 de March de 2019

Avoir une rue à son nom, c’est bien, mais avoir sa tronche sur un billet de banque, c’est mieux. Et si c’est sur une grosse coupure, c’est vraiment la consécration. Avant d’adopter les tristes euros (qui ressemblent plus à des billets de Monopoly qu’à de vrais sous, à mon avis), la France avait… des francs -un nom pas très créatif mais facile à retenir, au moins. Des francs qui, eux, en jetaient, même si les circonstances historiques en altéraient parfois la somptuosité. Regardez plutôt.

1908: Des personnages représentant l’Agriculture, le Commerce, le Travail et la Fortune. Le symbolisme n’est pas loin… mais la paix le sera bientôt.

1916: La Première Guerre mondiale fait rage depuis déjà deux ans. Même les billets subissent le rationnement et deviennent tout pâlichons. Au recto, la représentation d’un héros légendaire de la fin du Moyen âge, le chevalier Bayard, est-elle une manière subtile de remonter le moral des troupes?

1927: La paix est revenue, et les couleurs avec. Des divinités symboliques comme Cérès et Mercure sont encore là mais la Science pointe son nez sous les figures d’André-Marie Ampère et de Louis Pasteur.

1939: Une nouvelle guerre, on n’y croit pas encore. Ces allégories du Travail et de la Science reflètent-elles un ultime espoir du triomphe de la Raison?

1940: Maintenant, on y croit, à la Deuxième Guerre mondiale. Curieusement, c’est Jacques Cœur, un marchand et banquier du Moyen âge, qui figure sur ce billet. Est-ce parce qu’il avait mis sa fortune au service du roi Charles VII (celui de Jeanne d’Arc) pour l’aider à récupérer son territoire occupé par les Anglais? Une  invitation à collaborer… à la Libération de notre beau pays, bien sûr!

1942: L’horreur de la guerre continue. «Où est passé mon cher bon sens?», semble se lamenter le philosophe René Descartes.

 1945: Est-ce parce qu’elle se sent torturée comme le poète François-René de Chateaubriand que la France lui rend hommage en se réveillant de son cauchemar?

1953-1957: La France se réorganise enfin et se prépare pour les Trente Glorieuses sous la protection de celui que l’on considère comme l’un des fondateurs de l’État moderne en France: Armand Jean du Plessis de Richelieu, notre cardinal préféré. Mais regardez bien ce dernier billet: rien ne vous choque? Sûr, sûr?

À suivre…

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