Mon Amélie à moi

12 de May de 2019

Mon* Amélie à moi, ce n’est pas Amélie Poulain. Mieux vaut vous le dire tout de suite, même si je risque de vous déplaire: les filles soi-disant candides aux gros yeux de vache, elles m’énervent. Mon Amélie à moi, donc, c’est Amélie Nothomb. J’admets qu’elle a parfois aussi le regard bovin mais, dans son cas, il s’agirait d’une vache folle, donc beaucoup plus intéressante.

La semaine dernière, j’ai déniché trois de ses romans récents** qui s’étaient cachés derrière un tas de bouquins que je laisse pour plus tard parce que trop déprimants/trop Prix Nobel/ trop la-nouvelle-grande-épopée-américaine/trop lourds dans mon sac. Je les ai lus avec délice en quelques heures et c’est là que j’ai pensé que c’était de mon devoir de vous en recommander la lecture EN VERSION ORIGINALE pour exercer votre français.

Pourquoi? Eh bien voilà.

  1. Amélie Nothomb écrit des romans courts.
    Peut-être parce que son contrat avec sa maison d’édition l’oblige à publier un roman par an, peut-être parce que c’est sa nature d’être concise, elle réussit à créer, tous les ans, un univers entier en bien moins de 200 pages. Je crois que, pour un francophone débutant, c’est très motivant de connaître la fin d’une histoire avant d’arriver au niveau C1.
  1. Amélie Nothomb a un vrai style, limpide et riche.
    Pas de longues phrases tarabiscotées où l’on se perd en cherchant le sujet, le verbe et le complément. En même temps, son lexique est cultivé, presque précieux, mais il vous suffira d’avoir un petit dictionnaire pour vous en sortir facilement.
  1. Amélie Nothomb met tout plein de dialogues dans ses récits.
    C’est bien pratique parce que vous ferez d’une pierre deux coups: français écrit et oral pour le même prix! Et un oral bien comme il faut, ce qui me mène au point 4.
  1. Amélie Nothomb ne dit pas de gros mots.
    Et ça, c’est super important pour les apprenants de n’importe quelle langue étrangère. Même si ça a l’air sympa, faites très attention à l’argot, parce que vous risquez (au mieux) de passer pour un mal élevé, ce qui pourrait vous arriver si vous lisez, en français dans le texte, le mondialement détesté Michel Houellebecq dont je vous parlerai avec amour dans mon prochain post.

Je vous laisse sur une interview assez ancienne mais très révélatrice de la personnalité de ma chère Amélie.

*Rappel pour mes débutants bien-aimés qui font l’effort de me lire: Observez comment l’adjectif possessif féminin «ma» devient aussi «mon» devant un nom propre féminin qui commence par une voyelle, comme dans le cas des noms communs.

** Pétronille, Albin Michel, 2014, 169 pages. Le crime du comte Neville, Albin Michel, 2015, 135 pages. Les prénoms épicènes, Albin Michel, 2018, 155 pages. Je vous en recommende aussi un autre que je n’avais pas perdu: Riquet à la houppe, Albin Michel, 2016, 188 pages.

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